La visite du ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, à Beyrouth ce vendredi 10 octobre 2025 constitue un tournant majeur dans l’histoire contemporaine des relations entre le Liban et la Syrie. Première rencontre officielle depuis la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre 2024, cet événement historique s’inscrit dans un contexte géopolitique marqué par la volonté affichée des deux pays d’ouvrir une nouvelle page diplomatique. Sur fond de décennies de tensions, de souveraineté bafouée et d’ombres passées, cette visite symbolise une avancée majeure dans la politique régionale et la coopération internationale, avec à la clé des discussions cruciales sur la libération des prisonniers syriens au Liban, la démarcation des frontières et le renforcement des liens bilatéraux. Entre espoirs et défis, Beyrouth accueille aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères syrien pour relancer une dynamique longtemps interrompue.
Une visite diplomatique historique à Beyrouth qui marque un nouveau départ
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, accompagné notamment du ministre de la Justice, a posé le pied à Beyrouth pour une visite sans précédent depuis la chute du régime Assad. Cette rencontre, saluée comme une étape clé dans les relations bilatérales entre le Liban et la Syrie, s’inscrit dans une volonté claire d’apaisement et de respect mutuel.
- Première visite officielle d’un haut responsable syrien post-révolution syrienne
- Engagement de la Syrie à respecter la souveraineté libanaise et à respecter le principe de non-ingérence
- Volonté des deux Etats d’abandonner les contentieux et les obstacles historiques
Assaad al-Chaibani a affirmé, lors d’une déclaration à la presse après sa rencontre avec son homologue libanais Youssef Rajji, que son gouvernement désirait reconstruire des ponts solides fondés sur le respect mutuel et une coopération efficiente. Cette visite traduit aussi la redéfinition des axes de la politique régionale et le désir d’une plus grande stabilité au Proche-Orient.
Un contexte marqué par des décennies de tensions et une volonté d’apaisement
La relation entre le Liban et la Syrie a été marquée longtemps par une influence syrienne jugée hégémonique, avec une tutelle pesante sur la scène libanaise qui a engendré de nombreux conflits et accusations graves, notamment des assassinats politiques. La chute du régime Assad fin 2024 a ouvert la voie à un remodelage des rapports bilatéraux, avec une Syrie désormais dirigée par un pouvoir islamiste promettant une nouvelle approche.
- Fin de la tutelle syrienne sur le Liban après des décennies
- Promesses de non-ingérence et de respect de la souveraineté libanaise
- Ouverture d’un dialogue approfondi sur les questions pendantes entre les deux pays
Cette dynamique nouvelle est renforcée par l’accueil au Liban d’environ 1,3 million de réfugiés syriens, dont plusieurs centaines de milliers ont déjà regagné la Syrie. Cette donnée humanitaire fondamentale pèse également sur les enjeux diplomatiques et sécuritaires au cœur de la visite.
Coopération internationale renforcée autour de dossiers sensibles
Parmi les thèmes prioritaires abordés lors de cette visite figurent la question des détenus syriens au Liban et la signature prochaine d’un nouvel accord judiciaire. La libération d’environ 700 prisonniers syriens emprisonnés dans des centres pénitentiaires libanais surpeuplés est un point majeur des négociations.
- Environ 2 250 Syriens détenus actuellement au Liban
- Engagement libanais à libérer 700 d’entre eux sous condition d’un accord judiciaire rénové
- Travail conjoint sur la démarcation de la frontière pour porter un coup ferme à la contrebande d’armes
Cette coopération vise également à sécuriser et à stabiliser la région en réduisant les flux illégaux, notamment en direction du Hezbollah, acteur clé du paysage politique libanais, mais aussi à renforcer la transparence et le respect des cadres internationaux. Le Premier ministre libanais Nawaf Salam avait déjà amorcé cette détente lors de sa visite à Damas en avril dernier.
L’importance stratégique de la visite pour la politique régionale
En renouant les liens avec Beyrouth, le nouveau pouvoir syrien entend projeter une image de stabilité et de respect des normes internationales. Ces actions ont des répercussions tangibles sur la politique régionale, où le Liban joue un rôle pivot. Cette visite s’accompagne aussi d’une promesse d’arrêt de l’influence négative dans les affaires libanaises, un point qui pourrait transformer durablement la donne locale.
- Renforcement des relations diplomatiques post-révolution syrienne
- Réduction des tensions entre Syrie et Liban avec implication de la communauté internationale
- Contribution à un climat propice à la paix et à la coopération dans le Proche-Orient